Moulin à papier, Moulin neuf (Priziac)
Le Moulin Neuf a été restauré et agrandi en 2005. Le bief est toujours visible.Le moulin à papier nommé moulin Neuf est situé sur la rive gauche de l’Ellé qui sépare Priziac du Faouët. Il est aussi nommé, selon les époques, moulin de Kerlain, Kerlen ou Querlin. Le nom de Steroulin, hameau auquel il est rattaché, lui est également attribué. Sa dénomination est prise en compte en breton : «Velin Neve». Sur le cadastre napoléonien, il figure sons le nom de « Erveline Neve ».Le premier maître-papetier identifié est Mathurin Boët, époux de Catherine Trottier. Il a au moins cinq enfants quand naît, en 1669, leur fille Anne. L'aîné des fils, Jean, est dit originaire d'Anjou, depuis 20 ans dans la paroisse, lorsqu'il se marie, en 1687. En 1670, sa fille, Marie Henriette, épouse Jean-Jacques Ambroise. Le couple exploite le moulin à papier de 1670 à 1685 avec les parents. Dans cette fin du XVIIème siècle, Alain, sieur de Kermenguy, Jean et Mathurine, enfants de Mathurin y poursuivent la fabrication du papier. A cette époque, le propriétaire est le marquis Argouges de Rannes.Dans la première moitié du XVIIIème siècle, des Huet arrivent du pays de Morlaix et travaillent également au Faouët et à Lignol. Joseph-Corentin Faudet, auparavant au moulin à papier du Drezec à Plourin-lès-Morlaix, est le maître-papetier du moulin de Kerlain, de 1742 à 1748. Le marquis de Rannes loue le moulin à papier, en 1771, à Louis Sablé et ses associés, Bertrand Sablé, François Le Scan et Nicolas Affichard, tous qualifiés de fabricants de papier. Mathieu Sablé, frère de Bertrand, y travaille aussi en 1774 : ils sont les descendants de Mathurin, le premier maître-papetier arrivé d'Anjou vers 1669. En 1776, le moulin a une roue, une cuve et cinq piles à maillets et produit 2 340 rames de papier pour l’écriture et l’emballage, exporté vers la Hollande et le Portugal. Le fabricant y est alors Louis Favé. De 1788 à 1790, Pierre Brillet, originaire de Bréhan-Loudéac et son épouse y sont également papetiers. A partir de cette date et jusqu'en 1825, il semble que le travail du papier ait cessé. Guillaume Madec et sa famille y sont meuniers de 1816 à 1819. En 1827, Jean Marie Moulin est le maître-papetier de Velin Neve avec quatre ouvriers. Il décède en 1835. En 1846, c’est sa veuve, Magdeleine Bonel, qui dirige l'entreprise avec son fils et sa belle-fille. Celui-ci décède en 1855.En 1856, lors du recensement, la production de papier n’est plus mentionnée. Une fabrique de carton s'y établit avant 1874, jusqu'en 1878. L'état statistique du second trimestre 1874, dressé par la préfecture du Morbihan, nous indique qu'elle est plus importante que celle du Faouët et qu'elle a subi un incendie dans le premier semestre de 1874. Elle fait son carton à partir de la paille et en a consommé 150 000 kg depuis la récolte 1873. Elle est en bon état de fonctionnement et emploie 6 ou 7 personnes, en général des hommes : la présence de femmes n'est notée qu'en 1878. Huit chevaux-vapeur et soixante chevaux hydrauliques représentent l'énergie utilisée par les deux établissements. Au deuxième trimestre, les ouvriers sont au nombre de 20 pour les deux manufactures, mais il n'y en a plus que 8 au troisième trimestre et aucun à la fin de l'année. En 1879, elle a disparu des structures recensées.Les installations du moulin servent ensuite à la production d'énergie électrique. Puis, le lieu devient un point de ralliement des passionnés de canoë-kayak. La matériel du club était entreposé dans l'ancienne bâtisse du moulin. Le moulin Neuf a été restauré et agrandi en 2005 pour devenir une maison d'habitation.
Auteur(s) du descriptif : Leroy-Déniel Caroline
Par : L'inventaire du patrimoine