Quartier du port dit Etel (Etel)
Situé sur une avancée naturelle de terre dans la rivière, au nord de l'anse du Pradic, le quartier du port est globalement organisé en voies perpendiculaires, la plupart aboutissant au rivage (fig.7).La voie principale, actuelle rue de la Libération, descendant du centre bourg et de la place de l'église, est large et régulière (fig.10). Les autres résultent généralement d'un tracé ancien moins régulier et surtout plus étroit. La place des Thoniers, la place René Cassin, les rues des Huniers, du 8 Mai 1945, de la Glacière et la place Saint-Louis sont sur le tracé de l'ancien rivage. A l'ouest et au sud toutes les autres constructions et infrastructures portuaires sont en remblais sur le DPM.L'habitat est dense : la majorité des maisons sont mitoyennes et possèdent rarement de grands jardins. Il se caractérise par un mélange de maisons d'armateurs à un ou deux étages carrés : place des Thoniers, place Saint-Louis et rue de la Libération, et de logis plus modestes sans étage, réservées aux marins pêcheurs ou aux ouvriers des conserveries. On retiendra également la présence de maisons double, parfois divisées en deux logis à posteriori (45-47 rue de la Libération, fig.10). Quelques maisons à étage sont à toiture à une seule pente, la plus significative se trouvant au n°12 rue de l'Entrepôt, date de 1847.L'ancienne école privée Sainte-Anne présente une façade remarquable, place Saint-Louis, remaniée au début du 20e siècle époque à laquelle elle était la propriété d'un négociant étellois.Il subsiste dans ce quartier plusieurs entrepôts désormais vacants ou réhabilités tel celui de la rue des Huniers (fig.14) et une dernière friche industrielle à l'emplacement de la conserverie Lorcy, rue de la Glacière (fig.15).Le quartier du port d'Etel est nommé Intel dans les sources de l'ancien régime et sur le plan cadastral de 1811.C'est, avant la création de la commune d'Etel en 1851, un hameau portuaire actif, dépendant de la commune d'Erdeven.Environ 35 édifices groupés, dont quelques presses à sardines et une fontaine lavoir isolée, sont figurés sur le plan de 1811. Sur celui de 1850, une voie nouvelle (actuelle rue de la Libération) le relie désormais au village de Kerévin et sa chapelle, vers le nord-est. Elle encore nommée par les vieux étellois : la Grande Rue. On y décèle toujours 6 établissements de conserve du poisson, dont 5 presses (sardines pressées, salées) et une confiserie (sardines à l'huile). On y distingue également des chantiers de construction navale, le long du rivage, un corps de garde des douanes et divers entrepôts dont un remarquable légendé sur le plan.Les infrastructures portuaires tels les nouveaux quais, le bassin protégé d'un môle et des équipements divers (criée, station de sauvetage) sont réellement programmées et gagneront sur le DPM, à compter de la seconde moitié du 19e siècle.De même, c'est à partir de l'époque de la grande pêche, puis de celle de la pêche côtière jusqu'aux années 1960, que l'habitat se densifie dans les rues et ruelles étroites du quartier, tandis que l'urbanisation grandissante du quartier de Kerévin à l'est, tend à rejoindre celui du port, pour se confondre aujourd'hui dans une continuité apparente.Depuis quelques décennies la pression immobilière engendre la construction de résidences, hors gabarit, soit à la place de friches industrielles, tel cet immeuble à l´emplacement de la conserverie Chemin, place de l´Entrepôt ; ou encore cette mauvaise réhabilitation en appartements de la maison le Huèdre, place des Thoniers, immeuble de négociant à forte valeur maritime.
Auteur(s) du descriptif : Herbaut Claudie ; Toscer Catherine
Par : L'inventaire du patrimoine