Moulin à marée du Plessis, puis minoterie, 8 rue d
Le cadastre de 1818 nous informe que le moulin se situait au milieu de la digue, comme la minoterie qui lui a succédé. Sur le dessin de 1830 on remarque une bâtisse qui semble être située juste derrière. Il s'agit probablement de la maison du meunier, d'autant plus que le moulin n'a pas de cheminée, mais son implantation est assez inhabituelle, celle-ci se trouvant généralement à côté dans le prolongement du moulin ou carrément à l'écart.Le dessin de 1830 nous informe que le moulin originel possédait deux roues extérieures verticales. Organisé selon un plan rectangulaire se rapprochant du carré, il ne semble pas avoir d'éperon pour empêcher l'enfoncement dans la vase mais présente seulement un fruit sur son mur aval. Le moulin est surmonté d'un toit à croupe en ardoise et comporte une lucarne, ce qui rappelle effectivement les vieux moulins d'abbaye comme le Moulin de Mol Kerjan à Trébabu, le Moulin du Lindin, le Moulin de Pen Castel. Sa façade aval et sa façade ouest comptent chacune un petit fenestron. Les anciennes photographies de la minoterie du Plessis permettent d'observer que la façade aval s'organisait symétriquement autour d'une partie centrale surmontée d'un fronton. Cette partie comptait trois travées et les parties sur les côtés en comptaient quatre. Avant de s'équiper d'un moteur la minoterie comptait deux roues latérales à large aubage.Aujourd'hui le soubassement du moulin en pierre de taille est encore présent. On distingue la section de la partie centrale, légèrement avancée, et les coursiers des roues se devinent encore : le coursier Ouest est muré tandis que le coursier Est est encore libre. Aujourd'hui la minoterie du Plessis a complètement disparu et un bâtiment de logements collectifs à été construit sur son emplacement. Seul son soubassement et des traces de remaniements dans la digue témoignent de son passé marémoteur. Avant d'être la minoterie dont il reste quelques images, il existait à cet emplacement un moulin de type artisanal. On lui prête des origines remontant au XIVe siècle, mais pour cette étude, la plus ancienne trace avérée date de 1782 et se trouve dans un aveu au Roi déposé par maître Joseph Le Fur, procureur du Seigneur de Kervilio du moulin à mer du Plessis Riou. Cet aveu a notamment été relevé dans l'inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790 par l'archiviste M. Rosenzweig. Le moulin du Plessis dans sa dimension « artisanale» est visible sur la carte de Cassini réalisé entre 1750 et 1815 et un dessin aquarellé conservé aux archives du service de la défense de Lorient daté de 1830 permet de se figurer comment était le bâtiment.En 1912, un rapport des Ponts et Chaussées concernant les travaux à effectuer sur la digue, rapporte que le moulin appartient à M. Dupuis qui l'a acquis de M. Guilloteaux et qui était antérieurement la propriété « d'un sieur Jehanno » en 1829. Il est également écrit que « Les ouvrages d'art actuels de la digue, vannage, moteur, vannage des eaux d'entrée dans l'étang ont été construits en 1854 et 1867 lorsqu'on a remplacé les roues de l'ancien moulin par des turbines » (AD Morbihan. 4S 769). En 1933 la minoterie du Plessis est détruite partiellement par un incendie. Sa reconstruction est l'occasion de l'équiper d'un moteur électrique. Le bâtiment sera à nouveau endommagé durant la Seconde Guerre mondiale. Dans les années 1960 le bâtiment sera reconstruit pour créer une usine de confection puis à nouveau remanié pour accueillir des logements en 1968.
Auteur(s) du descriptif : Nadolski Claire
Par : L'inventaire du patrimoine