Manoir, le Bois de la Roche (Commana)
MANOIR : édifice à un étage carré. Elévation principale orientée au nord avec porte d´accès en arc brisé surmonté d´une archivolte. Plan allongé avec aile en retour d´équerre abritant la cuisine avec cheminée monumentale et grand évier au rez-de-chaussée et chambre à l´étage. Partie ouest à deux salles superposées à double orientation et cheminées monumentales. Gros oeuvre en moellon de granite, à l´exception des encadrements des baies, des cheminées et de l´escalier de distribution extérieur en pierre de taille de granite.ANCIENNE METAIRIE : alignement à un étage. Etables et écuries surmontées de greniers à l´est, logis et logement à l´ouest. Gros oeuvre en moellon équarris de granite, partiellement en pierre de taille de granite alternant avec des bandes de schiste, baies en granite.VASQUE : en granite, le bassin circulaire à bordure moulurée et timbrée de quatre blasons muets repose sur un support cylindrique massif, également en granite.Des traces d´un édifice gallo-romain avec hypocauste ont été découvertes au 19e siècle sur le site. Des vestiges d´une muraille, peut-être médiévale, ferment le jardin d´agrément à l´est ; ils pourraient être contemporains d´un mur de soutènement surplombant en partie un des deux étangs, sans doute un ancien vivier. Le lieu noble de Coat an Roch avec haute, moyenne et basse justice est attesté en 1481 et appartient aux Kermellec, puis en 1540 aux Cornouaille et Kerriec (armoiries remployées). Les Bouvans (armoiries remployées) le possèdent entre le début du 17e et la fin du 18e siècle. Par la suite, il est habité et réaménagé par la famille du Laurens de la Barre et notamment l´écrivain folkloriste Ernest du Laurens de la Barre qui y décède en 1882. Le manoir était le centre d´un important domaine seigneurial qui englobait, outre la métairie située au nord du logis, un vaste territoire vallonné et boisé touchant les contreforts des monts d´Arrée. En faisait également partie un des deux moulins à eau encore en place qui, alimenté par le ruisseau de Bothuan, se jette, non loin de là, dans la rivière de la Penzé. Située entre le manoir et le village de la Garenne, la chapelle dédiée à saint Roch, associée à une fontaine, existait encore au début du 19e siècle. Disparue depuis, son emplacement est actuellement marqué par les vestiges d´une croix. Figurant sur le cadastre de 1812, le colombier, situé à l´ouest du logis, a disparu. Le parc au sud a été aménagé aux 18e et 19e siècles.La chronologie des différents bâtiments s´appuie sur les travaux historiques, le premier plan cadastral (1812) et à l´analyse stylistique et morphologique des éléments encore en place.MANOIR : d´un édifice de la fin 15e siècle subsistent une partie du volume d´origine (plan avec aile sud en retour d´équerre abritant la cuisine, baie quadrilobée remployée, porte d´entrée nord). Certaines modifications ou reconstructions partielles semblent remonter au 16e siècle (cheminées monumentales et accès à un corps de latrines disparu, avec porte transformée en fenêtre sur le pignon ouest de la salle de l´étage). La tour d´escalier d´origine située dans l´angle sud-est et ayant probablement enfermée un escalier monumental en vis, semble encore figurer sur le cadastre de 1812. Le mur de refend séparant l´actuelle entrée de la salle ouest pourrait dater du 17e siècle. Au cours du 19e siècle, l´édifice a été amputé d´environ un tiers de son emprise initiale et la tour d´escalier remplacée par un escalier de distribution extérieur à deux volées droites qui dessert, tout comme un escalier moderne en bois placé dans la salle du rez-de-chaussée, les pièces de l´étage. De nombreuses ouvertures ont alors été percées ou modifiées. Les pierres d´attente sur l´angle nord-ouest pourraient indiquer l´existence d´un petit corps de bâtiment qui, encore marqué sur le cadastre de 1812, a disparu. ANCIENNE METAIRIE : l´alignement comporte trois parties : étables et granges à l´est (17e siècle), logis central à avancée (18e -19e siècle, avec remplois plus anciens) et logement ouest (fin 19e siècle).VASQUE : installée au 17e siècle par les Bouvans, elle était à l´origine placée dans la cour nord ou elle se trouve encore vers 1900.
Auteur(s) du descriptif : Douard Christel
Par : L'inventaire du patrimoine