Écart dit village de Kerouriec (Erdeven)
Ce gros village est implanté au sud-ouest du bourg, en limite des terres agricoles et de la dune. Plusieurs étangs alentours ont générés la présence de prairies humides. Un point haut, au sud, qui culmine à 18m d'altitude est un poste d'observation naturel vers l'océan, où fut implanté un premier sémaphore au 19e siècle.L'habitat s'organise en trois groupes de fermes de part et d'autre de la route qui mène à la côte.Elles sont toutes sauf deux, orientées au sud et certaines mitoyennes et alignées. Elles ont été, pour la majorité d'entre elles, remaniées ou reconstruites dans la 2e moitié du 19e siècle jusqu'aux années 1930, et les élévations à hauts surcroîts, voire doubles greniers, dominent le paysage. On ne percoit aucune référence à l'habitat maritime dans ce village côtier.On pense reconnaître au nord de l'enclos est (ZR 233, 241-245) quelques vestiges de la métairie de l'ancien manoir, dite "métairie de châteauneuf", au centre duquel le colombier figurait encore sur le plan cadastral de 1811.Il y avait 12 familles d'agriculteurs avant la Seconde Guerre mondiale. Il subsiste quatre exploitations en 2004. Les anciennes fermes sont progressivement transformées en résidences secondaires et en gîtes, tandis que des constructions neuves sont bâties au nord et au sud le long de la route.La fontaine se trouve à l'ouest du village et au nord de l'étang. De plan rectangulaire, elle est aménagée en pierre de taille avec emmarchement. Elle est couverte d'une dalle de granite.La structure ancienne du village est dans l'ensemble bien préservée.13 fermes et une maison sont repérées.Un manoir est attesté à Kerouriec dans les actes de la réformation du Duché, en 1427 et 1536. A la fin du 16e siècle il devient la propriété des Gicquel et le restera jusqu'à la Révolution. Les étangs de Len-er-Gaulec et de Poulbé, ainsi qu'une partie de la dune faisaient partie de cette sieurie. Cependant le logis noble et la chapelle Saint-Michel toute proche sont ruinés dès 1773. Seule la métairie noble dite "châteauneuf" est continuellement entretenue.Les archives du 18e siècles mentionnent de nombreuses autres "tenues", c'est-à-dire des fermes, à Kerouriec.Au début du 19e siècle, un poste de vigie est figuré dans la dune au sud-ouest du village, sur le plan cadastral de 1811. Sur celui de 1845, un sémaphore, en ruine, est mentionné à l'emplacement de l'observatoire actuel et, à quelques dizaines de mètres en contrebas, une caserne de douaniers, près d'une fontaine.Au 20e siècle, la construction de blockhaus par l'armée allemande fera table rase de toutes constructions sur cette partie de la dune. Le poste de vigie reconstruit après guerre est propriété du Ministère de la défense.
Auteur(s) du descriptif : Herbaut Claudie ; Berthou Marie ; Toscer Catherine ; Pierre L. et M.
Par : L'inventaire du patrimoine