Batterie, En Tal (Île-d'Houat)
La batterie d'En Tal se compose de l'épaulement de la batterie proprement dite, et de son réduit. L'épaulement en sable de près de 200 mètres de développement entoure presque complètement le réduit au nord, à l'est et au sud. Le parapet seul du corps de garde dépasse de la crête. Le parapet présente un tracé en ligne brisée correspondant aux différentes directions battues par les pièces d'artillerie. Son épaisseur est de six mètres environ. Située à l'extrémité de la langue dunaire prolongeant la pointe est de l'île d'Houat, la batterie d'En Tal est exposée au recul du littoral, très fort dans cette zone. La "Commission mixte d'armement des côtes de la France, de la Corse et des îles" de 1841 demande la création d'une batterie à la pointe d'En Tal afin de battre les mouillages orientaux de l'île d'Houat. L'armement attribué par la commission est de trois canons de 30 livres et trois obusiers de 22 cm, augmenté de deux mortiers de 32 cm par la commission de 1859 pour croiser ses feux avec ceux du fort central d'Hoedic. Une tour crénelée n° 1 doit servir de réduit à cette batterie, ainsi qu'à abriter un petit poste d'infanterie chargé de la surveillance du littoral. Elle doit être armée de deux obusiers de montagne pour sa défense rapprochée. Cette tour est remplacée par un corps de garde crénelé dès l'étude des premiers projets en 1846. Les travaux ne sont entrepris qu'après l'achèvement du fort central. Ils durent de 1857 à 1859, et ne sont totalement achevés qu'après la pose des "dés" en maçonnerie des plates-formes d'artillerie et l’aménagement de l'emplacement des mortiers en 1862. La batterie d'En Tal n'est pas conservée après la guerre de 1870. Elle est déclassée par la loi du 27 mai 1889 et remise aux Domaines le 26 juin 1890. Elle est vendue le 4 décembre 1891 à un particulier qui ne respecte pas la clause de destruction de l'ouvrage insérée à la demande du génie. La batterie d'En Tal est actuellement toujours propriété privée. Elle est inscrite au titre des Monuments historiques en 2000.
Auteur(s) du descriptif : Jadé Patrick ; Duigou Lionel
Par : L'inventaire du patrimoine