Maison, 5 rue des halles (Vannes)
En retrait de rue sur une parcelle d'angle avec petite cour postérieure dont les murs conservent des armoires d'attache (d'une ancienne cuisine), la maison est en pan de bois et moellon de granite. Le raidissement est en brin de fougère. Mur latéral ouest en pierre de taille qui suit l'encorbellement des étages. Elle comprend 2 étages carrés, en faible encorbellement, un étage de comble, sur un sous-sol et sous une toiture à longs pans brisés. L'accès à la maison se fait par une porte d'entrée située en façade est qui donne accès à un couloir au bout duquel se trouve l'escalier de distribution en vis compris dans un pavillon. Ce dernier s'ouvre au dernier étage sur un autre escalier donnant accès au grenier.Au milieu du 15e siècle, une maison qui appartient à Jehan Guillemot est signalée à cet emplacement dans le rentier de 1455. Faute de n'avoir pu la visiter entièrement, on ne sait si cette maison dont l'essentiel de la construction remonte au 16e siècle, conserve des éléments de la maison signalée dans le rentier. Les archives de la réformation du domaine en 1677 mentionne cette maison comme appartenant à Jacquette Poury veuve de Jacques Pournin sieur de la Forest et maître-apothicaire qui l'a acquise auprès du sieur Laurens Mersant marchand le 6 octobre 1655. Des vestiges du soubassement ancien comme un pilastre et la mouluration des fenêtres sont encore visibles et pourraient correspondre à cette période. En 1698, une partie de la maison est louée en boutique à un maître-pâtissier et traiteur. En 1723, le quart de la maison est vendu, puis la totalité en 1728 aux mêmes acquéreurs. La maison est revendue par la suite à Marie Le Mezec et Patern Le Roux.Les contrats de location mentionnent 2 caves, une chambre basse ou salon, une cuisine pourvue d'armoires d'attache, 2 chambres hautes au 1er étage, galerie à côté (présence de vestiges), 2 chambres hautes au second étage, grenier et pavillon. Un cabinet à l'impérial est également indiqué dans un des premiers contrats (1703). Litige en 1782 entre le propriétaire du château Gaillard et celui de cette maison (Jean-Jacques Brunet, apothicaire) à propos des fosses des latrines dont les matières débordent.En 1864, les propriétaires de la maison (les soeurs Tanguy) entreprennent des transformations importantes : mise en place d'une devanture de magasin en menuiserie sur les deux façades, déplacement rue des Halles de la porte d'entrée située initialement rue Noé, exhaussement de la maison de deux étages sous réserve de supprimer les encorbellements existants (?), réalisation de deux grandes croisées sur les deux façades et modification des ardoises rue Noé, de la toiture rue des Halles et du système de charpente pour installer des mansardes dans les greniers.On distingue sur la façade sud que les bois horizontaux qui aidaient à raidir la charpente ont été supprimés. De même, la forme des pans de bois indique la place des fenêtres primitives. La vitrine du magasin actuel masque l'encorbellement du rez-de-chaussée.
Auteur(s) du descriptif : Lainé Claire ; Toscer Catherine ; Danielo Julien ; Mauvais Marion
Par : L'inventaire du patrimoine