Port Saint-Jean (La Ville-ès-Nonais)
Le toponyme de l’impasse des Templiers, que l’on peut emprunter perpendiculairement à la rue de Vau Bœuf, face au ruisseau de Coëquen, ne trouve aucun écho dans les sources manuscrites, l’Ordre du Temple n’ayant eu absolument aucune possession à Port Saint-Jean. Seule, la croix du bourg rappelle le souvenir des Hospitaliers-de-Saint-Jean-de-Jérusalem à Port Saint-Jean. Bien que son emplacement soit déjà indiqué sur le cadastre napoléonien en 1848, le calvaire actuel, composé de vestiges de l’ancienne chapelle hospitalière, a été remonté en 1956.En 1160, les Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem se voient confirmer par le duc Conan IV une eleemosina de Stablon. Dès le XIIIe siècle, un port d’aumône semble y être établi sous la forme d’un passage à bac faisant le lien entre Saint-Suliac et Plouër-sur-Rance. Ainsi, en 1249, la femme de Bertrand Paignon, Haissia, lègue par voie testamentaire quatre deniers au port de Establehon. Sept ans plus tard, c’est Geoffroi de La Soraie qui donne à son tour sex denarios apud Establehon pour ses dernières volontés. En 1254, frère Pierre de Villedieu, commandeur Hospitalier en Bretagne Romane, approuve la vente d’un hébergement et de sa vigne attenante situm in hospitali de Portu de Establehon. Dès le XVe siècle, Port Stablon dépend de l’Hôpital de Quessoy, qui sera annexé à la commanderie de Carentoir le 18 Février 1566. En 1574, le membre de Saint-Jean du Port d’Establehon consiste en une chapelle dédiée à Saint-Jean Baptiste, ainsi qu’un emplacement de fuie et un colombier caduque contre l’édifice. En 1643, l’aveu de Gilles du Buisson précise que la chapelle est couverte d’ardoises, l’autel est garni et prêt à accueillir le service divin, le pignon possède une cloche de moyenne grosseur et le commandeur perçoit les oblations en tant que fondateur. La chapelle était encore desservie par Landal Grand-Maison jusqu’à sa destruction pendant la Révolution Française.(Stéven Lemaître, enquête thématique régionale, 2016)
Auteur(s) du descriptif : Orain Véronique ; Lemaître Stéven
Par : L'inventaire du patrimoine